Publié le 26 novembre 2021
Nous allons entrer dans notre deuxième hiver d’état d’urgence sanitaire. Et si on compte bien, lors des cinq dernières années, nous avons passé quasiment quatre années entières en état d’urgence. Il y a eu un état d’urgence terroriste, nous sommes maintenant en état d’urgence sanitaire et demain peut-être en état d’urgence climatique… Et si à la place nous essayions l’état de présence immédiate ?
M. Olivier Véran, ministre de la Santé français, a annoncé hier, 25 novembre 2021, que face à une hypothétique 5ème vague de coronavirus d’un énième variant, il fallait prolonger et amplifier les mesures dites de freinage de l’épidémie, repoussant, sans le dire, l’horizon de sortie d’état d’urgence au printemps 2022 au plus tôt.
Au-delà de la situation purement sanitaire, on s’aperçoit que les mesures de restrictions des libertés individuelles pour cause d’urgence se multiplient depuis des années et que l’urgence devient permanente. S’est installé progressivement un climat anxiogène où tout devient facteur de risque et où ce risque n’est plus considéré comme un simple aléa inévitable de la vie mais comme un obstacle à combattre et à détruire. Ce climat entretenu par les autorités officielles, qu’elles soient politiques, scientifiques, policières ou administratives, crée un sentiment de peur sourde et d’angoisse sournoise qui finit par générer une suspicion généralisée des uns envers les autres. Les médias subventionnés en rajoutent dans l’outrance et se repaissent de ce climat, poussant, volens nolens, des comportements mimétiques de bouc-émissairisation qui, selon le côté de l’échiquier où on se trouve, s’orientera soit vers les non-vaccinés, soit vers les immigrés. Quand on prend un peu de hauteur par rapport à ce théâtre funeste, on est frappé de voir l’hystérie se répandre sans limite ni contrôle.
Les motivations des autorités sont bien évidemment questionnables. Face à une palette de mesures dont certaines confinent à l’absurdité absolue (port du masque à l’extérieur, passe sanitaire sur les pistes de ski, etc.) et face à leur résultat qui apparaît de plus en plus dérisoire, nous avons légitimement le droit de nous questionner sur le but véritable recherché et sur la capacité réelle de nos gouvernants à bien poser le problème et à proposer les bonnes solutions. La peur, l’angoisse, l’effroi et la division ne sont-elles pas entretenues pour brouiller la vision des peuples et les entraîner à un comportement de suivisme silencieux ? La démesure n’est-elle pas développée pour masquer un incendie social qui couve depuis des années ?
Mais ce qui est le plus intriguant pour ma part dans cette histoire que nous vivons depuis des années, c’est la quasi absence de résistance de grande ampleur. Je suis étonné chaque jour de voir les gens s’adapter, se fondre dans le paysage dystopique, ne plus réagir aux mensonges éhontés de certains politiques et de certains médecins ou scientifiques. On voit même des personnes ajouter leur hystérie personnelle à l’hystérie collective et s’y complaire bien que n’étant ni particulièrement à risque, ni inféodés à des intérêts particuliers.
À y regarder de plus près, seuls les pays de la sphère occidentale vivent sous ce climat permanent, laissant entrevoir que l’état d’urgence ne serait pas conjoncturel à une succession de crises mais bien structurel voire civilisationnel. Le mode de vie occidental se complait depuis des décennies dans un système de confort non soutenable qui en plus d’épuiser la planète, domestique les hommes en les rendant plus fragiles psychologiquement, plus dociles et complètement dépendants du système dans lequel ils évoluent, même si ce système est malsain. Depuis vingt ans, l’espérance de vie en bonne santé a baissé dans les pays industrialisés, les maladies auto-immunes sont en plein essor, les troubles autistiques ne cessent de croître et le QI baisse régulièrement. En parallèle, les capacités technologiques de nos sociétés n’ont cessé de croître et semblent repousser chaque jour les limites de ce dont l’humanité serait capable. L’homme post-moderne occidental est un homme fragile mais poussé par l’hybris de se croire et se vouloir maître de l’univers capable de tout contrôler comme le ferait un machiniste devant son panneau de contrôle. Plus cet homme à l’impression qu’il a la capacité de tout contrôler, et plus il se fragilise et devient effrayé du moindre aléa et vit dans un état de frénésie et d’urgence. Plus il se libère des contraintes d’une vie naturelle et moins il a de temps pour lui.
Je vois dans cette frénésie nous faisant passer d’état d’urgence en état d’urgence le syndrome de l’homme de la démesure qui arrivé à un stade avancé de son hybris, perd le sens des réalités et se sent menacé de toutes part par des dangers plus ou moins imaginaires. Il accélère tellement son automouvement destructeur, qu’il perd pied et n’arrive plus à vivre autrement que dans l’urgence et le désespoir.
"Il faut éteindre la démesure, plus encore que l'incendie." - Héraclite
Sortir de l’état d’urgence n’est pas qu’une mesure législative. C’est avant tout une mesure de salubrité personnelle. Dans ces crises à répétition, la démesure a été bien plus forte que l’incendie et il s’agit de revenir sur terre, de ralentir, de prendre du recul et de regarder la réalité en face. Héraclite nous invite à voir clairement que notre civilisation est fondée sur l’ignorance, c’est pourquoi la démesure prévaut et l’incendie fait rage. L’incendie ne va pas aller en s’amenuisant, car la démesure devient extrême. Notre médecine, malgré ses authentiques prouesses techniques et malgré le réel dévouement des intervenants, demeure barbare au sens d’Héraclite car l’homme n’est pas à l’écoute de lui-même. Sa sensibilité est tellement émoussée, qu’il lui faut une urgence pour sentir quelque chose et pour réaliser que la mesure est dépassée. Tel est le bilan dans toutes les sphères de l’activité humaine. La quintessence de la démesure consiste à croire que nous sommes ceci ou cela, que la vérité se trouve dans un oui ou dans un non. Le mesure se retrouve, elle, dans la présence immédiate.
Le Bouddha définit la présence immédiate comme une expérience de vision directe de la réalité des choses telles qu’elles sont (et non telles qu’elles devraient être) grâce à une aperception immédiate c’est-à-dire non troublée par des jugements, des conceptions ou des préjugés. Cet état n’est possible qu’en revenant à ses sens, en les aiguisant, en retrouvant et aiguisant notre sensibilité. Sentir plutôt que penser, c’est-à-dire retrouver la juste mesure de notre environnement par le contact sensible et en abandonnant la démesure du mental ratiocinant et superfétatoire. En effet, en commentant notre expérience sensible directe, le mental corrompt sa réalité, la déforme et finit par s’illusionner en prenant le commentaire pour la réalité et la carte pour le territoire. Dans le cas présent, c’est prendre les graphiques d’infection pour l’épidémie, et la peur de contracter la maladie pour la maladie elle-même. Mais si on revient au sensible de l’instant vécu directement, on peut alors se poser la question : où est la maladie ? quelle est sa réalité dans l’instant dans mon expérience ? Étant 99,95% de la population à ne pas développer de forme grave, nous serons 99,95% à répondre nulle part et à voir que la maladie n’a pas de réalité dans mon expérience de l’instant. Maintenant, voyons la peur de la maladie : où est-elle ? D’où vient-elle ? dans l’instant, dans le calme de ma réflexion où de ma méditation nulle part et il y a fort à parier que si vous n’allumez pas la télé aujourd’hui personne ne viendra vous rappeler que nous sommes en urgence sanitaire épidémique. Tout va bien.
Notre expérience directe et immédiate de l’instant présent est la seule réalité. Et si on regarde la réalité de cette expérience de l’instant rien de particulier ne se passe à ce niveau. On peut se soucier de l’avenir, de ce qui se passerait si… Si j’attrape la maladie, si le gouvernement ne fait rien, si ceci, si cela… Mais la peur de la maladie empêche-t-elle la maladie ? Et la peur de la mort empêche-t-elle la mort ? Non. Si le problème a une solution, pourquoi t’en fais-tu ? Et si le problème n’a pas de solution, s’en faire n’apportera assurément pas la solution.
Cet état de présence immédiate est la solution profonde à l’état d’urgence perpétuel et ce à tous les niveaux. En commençant par soi. Bien sûr, nous ne convertirons pas demain les oiseaux de mauvaise augure politiques, médicaux, scientifiques ou autres qui nous maintiennent dans cet état ; je ne suis pas naïf. Mais au moins pouvons-nous nous détourner de cette démesure, faire un pas de côté et ne pas participer à un système de propagation de la peur. Éteindre sa télé, s’éloigner de la toxicité environnante, freiner quand tout le monde veut accélérer. C’est peu de choses, mais ne doutez pas que si vous le faites, vous pouvez désamorcer une vraie chaîne de contamination, celle de la démesure.
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